LinkedIn regorge de posts sur l’Empathie, mais soyons honnêtes, ce n’est pas la solution magique.
🧐 Alors, le monde professionnel serait-il rempli de machines sans cœur dédiées à la souffrance de leurs employés ? C’est une vision un peu trop dystopique, non ?
📚 Ces réflexions proviennent de ma formation sur l’#IntelligenceÉmotionnelle. L’empathie, ce n’est pas simplement un terme à la mode, c’est une posture, une compréhension des émotions de l’Autre tout en maintenant une distance.
Il y en a 2 types : l’émotionnelle (ressentir) et la cognitive (comprendre les états mentaux).
Être empathique n’est ni bon ni mauvais ; la cruauté peut aussi être liée à une certaine forme d’empathie, comme comprendre la souffrance d’autrui pour en tirer du plaisir.
Il existe d’autres états émotionnels :
👉🏼 La Sympathie : comprendre vs. le bien-être de l’autre.
👉🏼 La Compassion : rencontrer l’autre sans se tenir au-dessus.
👉🏼 L’Altruisme : le souci désintéressé du bien d’autrui.
👉🏼 La Contagion émotionnelle : éprouver le même état affectif qu’un autre, sans conserver la distance observée dans l’empathie.
Aucun de ces états n’est meilleur que l’autre ; tout dépend du contexte.
Dans un monde professionnel de plus en plus axé sur les relations humaines et le bien-être des employés, l’empathie est souvent présentée comme une panacée pour résoudre les problèmes de gestion. Pourtant, une utilisation excessive ou mal orientée de l’empathie comporte également des risques significatifs.
🚫 L’un de ces risques majeurs est la surcharge émotionnelle. Les gestionnaires empathiques peuvent se retrouver submergé.es par les émotions de leurs employé.es, ce qui peut nuire à leur propre bien-être mental et à leur capacité à prendre des décisions rationnelles et équilibrées.
🚫 Une empathie mal canalisée peut entraîner une partialité dans la prise de décision. Lorsque les gestionnaires sont trop enclins à se concentrer sur les besoins et les émotions de certains membres de leur équipe, cela peut entraîner un traitement inéquitable des autres, ce qui peut éroder la confiance et la cohésion au sein de l’équipe.
🚫 En outre, l’empathie excessive peut parfois conduire à une perte de perspective et à une difficulté à maintenir des limites saines entre le personnel et la direction. Les gestionnaires empathiques peuvent avoir du mal à exercer leur autorité ou à prendre des mesures disciplinaires lorsque cela est nécessaire, par peur de nuire aux relations interpersonnelles.
🚫 Enfin, il est important de reconnaître que l’empathie n’est pas toujours la réponse appropriée dans toutes les situations. Parfois, une approche plus objective et factuelle est nécessaire pour résoudre les problèmes de manière efficace et équitable.
Bien que l’empathie soit une qualité précieuse dans le monde professionnel, il est crucial de reconnaître ses limites et ses risques potentiels. Les gestionnaires doivent apprendre à équilibrer l’empathie avec d’autres compétences et qualités de leadership, telles que la prise de décision rationnelle, la gestion du stress et la communication efficace, afin de créer un environnement de travail sain et productif pour tous.
🔍 En intervention, l’expérience nous guide pour choisir la posture la plus adaptée.
Notre défi moderne n’est pas le manque d’empathie, mais le manque d’Intelligence Émotionnelle.
Montréal, joyau technologique et creuset de diversité, se trouve au cœur d’une révolution numérique passionnante : l’intelligence artificielle (IA).
Cette ville au goût de sirop d’érable sort du lot en étant l’une des 1ère ville à se doter d’une charte éthique d’utilisation de l’IA.
Dans cet élan de progrès, qui de mieux placé que les organisations à but non lucratif (OBNL) pour émerger comme des guides éthiques, prêtes à façonner l’avenir de l’IA de manière responsable et inclusive ?
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Imaginez un avenir où les technologies émergentes ne sont pas seulement innovantes, mais également éthiques. Des outils qui ne se contentent pas de résoudre des problèmes, mais qui le font en respectant les valeurs fondamentales de la société : l’équité, la justice et le respect des droits de chacun.
Pourquoi les OBNL sont-elles si importantes dans cette démarche ?
Parce qu’elles représentent la voix des communautés.
Elles sont au plus près des enjeux sociaux, des besoins des citoyens, des défis rencontrés au quotidien par ceux qui sont parfois laissés pour compte.
Leur engagement envers l’intérêt public et leur expérience dans le domaine de l’intervention sociale font d’elles des acteurs clés dans la construction d’un avenir technologique plus juste et inclusif.
Voici quelques façons dont les OBNL peuvent jouer ce rôle essentiel :
☕️ Évaluation des Impacts Sociaux
Ces entreprises sont bien placées pour évaluer les impacts sociaux de l’IA (et bien d’autres choses). Elles peuvent analyser les implications de ces technologies sur les communautés qu’elles servent, en identifiant les opportunités, les risques et les défis. C’est justement une des raisons d’être des OBNL : faire remonter les enjeux de société au pouvoir en place en étant au plus près du terrain.
☕️ Consultation Communautaire
En impliquant les membres des communautés dans le processus de développement de l’IA, les OBNL peuvent garantir que les solutions technologiques répondent véritablement à leurs besoins. C’est une approche collaborative qui place les citoyens au cœur de l’innovation.
Une autre raison de se rapprocher les uns des autres !
☕️ Formation et Sensibilisation
Les OBNL peuvent jouer un rôle crucial dans la sensibilisation et la formation sur l’IA éthique. Elles peuvent offrir des ateliers, des conférences et des ressources éducatives pour aider les individus et les organisations à comprendre les enjeux éthiques liés à l’utilisation de la technologie. La Loi 25 au Québec (sur la protection et l’accès des données personnelles des individus) en est un très bon exemple.
☕️ Plaidoyer pour des Politiques Publiques
En plaidant en faveur de politiques publiques et de réglementations appropriées, les OBNL peuvent contribuer à façonner un cadre réglementaire qui garantit que l’IA est utilisée de manière éthique et équitable pour le bien de tous.
On s’entend que la mise en place de la Loi 25 a été tout un défi et est prise très au sérieux dans le monde communautaire / associatif québécois.
☕️ Développement de Solutions Innovantes
En collaborant avec des chercheurs, des entrepreneurs et des développeurs, les OBNL peuvent contribuer à la conception et à la mise en œuvre de solutions technologiques novatrices qui répondent aux besoins sociaux prioritaires de manière éthique et inclusive.
Ex : recherche d’emploi, protection des citoyens, défense de droit (surtout avec la crise du logement actuelle)…
Dans cette ville vibrante où la diversité culturelle et la créativité se rencontrent, les OBNL sont véritablement à l’avant-garde de l’innovation éthique en matière d’IA.
En unissant nos forces pour travailler de manière ouverte et inclusive, nous pouvons façonner un avenir où la technologie est un moteur de progrès social pour tous.
En tant qu’éducateur, conseiller en emploi, travailleur de rue, animateur socio-professionnel, coordinateur et maintenant formateur/consultant depuis 15 ans, j’ai réalisé à quel point la définition de l’intervention (psycho)sociale peut être floue.
Lors de mes formations sur ce sujet, je pose toujours la question suivante : c’est quoi l’intervention psychosociale, ou sociale, au juste ?
Les réponses que j’obtiens sont souvent centrées sur des tâches, des techniques, des approches, mais rarement sur une définition claire et simple.
J’invite alors les personnes formées à chercher cette définition sur Internet.
La difficulté réside dans le fait que cette définition est souvent invoquée sous un prisme politique, économique, ou compliquée à comprendre simplement.
C’est pourquoi je ressens le besoin de poser une base claire pour définir ce qu’est réellement une intervention sociale ou psychosociale.
Bernard Vallerie, auteur et éducateur, ayant travaillé sur l’Empowerment au Québec et l’ayant apporté en France comme le Développement du Pouvoir d’Agir, me l’a défini comme suit :
Tout n’est pas intervention.
Mais c’est en discutant de ça, en équipe, qu’on parvient à mieux comprendre notre rôle, nos limites et ainsi proposer un meilleur accompagnement sans s’épuiser.
C’est sur ces mots que j’ai commencé ma journée du vendredi 18 Mars 2022. Mots retrouvés sur un groupe Facebook de Travailleurs Sociaux et qui m’ont amené à réfléchir puis à écrire sur ce point tout en les mettant en lien avec des interventions que j’ai donné auprès d’étudiant.e.s en Travail Social en 2014.
Paradoxe 1
Comment (ré)insérer des personnes accompagnées dans une société dans laquelle je ne crois plus ?
J’ai une opinion sur tout ou presque parce que j’ai eu une formation d’éducateur spécialisé et des métiers axés sur la relation d’aide. Ceux-ci m’ont toujours poussé à déchiffrer notre monde pour l’utiliser comme outil dans ma création de lien avec les personnes accompagnées. Le paradoxe ici est que plus je déchiffre ce monde, moins j’ai envie de lui faire confiance et moins je comprends mon mandat d’insertion dans ce dit-monde.
Paradoxe 2
Comment travailler dans l’objectif de ne plus avoir de travail ?
Bon, sur ce point, peu de chance d’arriver au bout de ce projet quand on voit l’état du monde dans lequel on vit. Et si on s’intéresse de près à l’Histoire et à la Futurologie, le Travail Social a encore un long et «bel» avenir devant soi.
Paradoxe 3
Comment accompagner correctement des personnes quand on vit souvent autant de précarité qu’eux ?
Suivant le pays où l’on exerce, travailler dans le domaine du social peut s’apparenter à des questions de survie bien que cela a pour avantage de développer notre posture d’empathie.
Blague à part, revaloriser notre travail est, pour moi, un paradoxe car il faudrait commencer par le valoriser ! Que ce soit au niveau du salaire, des conditions de travail ou de la RECONNAISSANCE. N’est-ce pas collègues français ?
Paradoxe 4
Avec la professionnalisation de nos métiers, on se rend bien compte que cela ne fonctionne pas. Mais qui n’y a jamais honnêtement pensé ? Moi, ça a été le cas à de nombreuses reprises.
Comme discuté avec des collègues de travail, je rêve du jour où l’on dira aux étudiant.e.s en intervention sociale (tous diplômes confondus) que ce travail sur Soi est nécessaire, avant ou pendant, une prise de fonction en relation d’aide.
Paradoxe 5
Susciter le changement chez l’Autre mais rarement accepter que cela arrive chez Soi. Pourquoi ?
Avoir un métier qui demande autant de compétences cognitives nécessite de nous créer des (facteurs de) protections.
Se créer des certitudes, avoir des représentations en fait partie.
Être capable de revenir dessus aussi mais revenir sur tout ce qu’on croit ?
Imaginez-vous l’épuisement professionnel et mental que cela impliquerait ?
Oh désolé, je pense bien que oui…
Voici une information capitale pour vous : vous n’êtes pas seul.e.s ! C’est OK.
Paradoxe 6
Comment créer un lien de confiance avec une distance professionnelle ?
Pour mettre en image cette idée voici une métaphore : comment visser/dévisser un boulon avec un tourne vis ?
Ça ne fonctionne pas bien ? C’est normal. Créer un lien de confiance nécessite une distance de confiance. Malheureusement pour les adeptes des choses simples, cette distance de confiance sera à évaluer/co-construire différemment pour chaque relation de confiance à établir.
Utiliser une distance professionnelle, c’est pour créer une relation professionnelle.
Pour tous ces paradoxes je n’ai pas forcément de réponse mais je suis conscient qu’ils jonchent ma pratique professionnelle.
Et vous, quels sont les paradoxes de vos métiers ?
Il y a un peu plus d’un an, je créais Calme Toi. Mon bébé entrepreneurial qui allait me permettre de régler mes problèmes, en aidant les autres à régler les leurs.
Avais-je raison ? En partie, car créer cela a été un catalyseur pour m’aider à rendre réel ce que j’avais du mal à ressentir : manque d’autonomie, manque de confiance, perte de sens dans mes précédents emplois.
Pourquoi y rester ? Comme tout un chacun, pour payer mes factures et par peur de l’inconnu.
L’opportunité était là mais en partie. En près de 2 ans sur ce projet j’ai vécu des émotions que je ne pensais pas vivre : rejet, manque de confiance, incompréhension des personnes que j’avais rencontré, perte d’identité.
Qui est-ce que je deviens ?
Mais en même temps j’ai rencontré des équipes et des gestionnaires avec de l’éthique qui m’ont fait confiance et que j’ai pu accompagner vers une résolution de leurs problèmes par tous les moyens que je me donne : former et conseiller.
Finalement, entreprendre cela aide à régler des problèmes mais cela en crée aussi.
Par exemple : je passe moins de temps sur Facebook mais plus sur LinkedIn.
J’y ai quand même découvert la #positivitétoxique et le lieu où les RH sont des “ façonneurs de professionnel.le.s”.
Je suis #éducateurspécialisé de formation. J’ai toujours été critique envers mon métier. Pour preuve, mon mémoire de fin d’étude portant sur le soutien à la parentalité (de famille dont les enfants sont placés en institutions sociales) se termine sur le pouvoir des professionnel.le.s, que l’on sous-estime, qui est souvent mal utilisé et sur les #paradoxes.
Aujourd’hui, je me rends compte que d’autres corps de métiers font face à ces mêmes phénomènes, bien que les contextes soient différents.
En tout cas, pour mon identité d’entrepreneur, ma prise de conscience est la suivante.
Ne pas faire face seul, je peux et je dois demander de l’aide.
Entamer ce travail par étape
Planifier mes communications sur les réseaux sociaux en répondant à chaque fois : pour qui ? Pourquoi ? S’inspirer de ses concurrents est un bon début
Définir et redéfinir jusqu’à ce qu’on comprenne facilement ce que je fais. Donc accepter ses essais et erreurs.
Je découvre petit à petit d’autres étapes. Mais j’y vais doucement.
Et toi, as-tu d’autres étapes par lesquelles passer pour continuer ce travail ?