Pour débuter ce mois, j’ai décidé de vous parler de moi et des quelques erreurs que j’ai pu faire dans mes 12 années de pratiques. En effet, admettre ses erreurs et en tirer des leçons est bien plus profitable en termes de développement professionnel, que de montrer toutes les réussites, aussi importantes soient-elles.
L’Arrogance
En commençant dans le métier je n’étais pas formé, j’étais éducateur en Accueil d’Urgence pour personnes itinérantes à Grenoble. 3 magnifiques années où j’ai fait la rencontre de personnes qui m’ont marqué dans mon parcours.
Seulement, après quelques mois, j’avais de bons retours de mes collègues, de bonnes relations se créaient avec les personnes accueillies. Disons que la sauce commençait à me monter à la tête. Je devenais arrogant. Je pensais être meilleur que les autres. Jusqu’à ce qu’une stagiaire, Fanny, m’aide à prendre conscience que cette arrogance faisait que j’écrasais mes collègues en déficit de confiance.
Je me suis senti mal, plus à ma place.
Le syndrome de l’imposteur grandissait en moi à la suite de cette prise de conscience. Vous qui lisez je suis sûr que cela vous parle :
Le syndrome de l’imposteur, également appelé syndrome de l’autodidacte, induit une forme de doute maladif chez les personnes qui en sont victimes. Ces doutes les incitent à nier la propriété de tout accomplissement, qu’il soit professionnel ou privé.
Passeportsante.net
Je suis donc passé d’un extrême à un autre. Mais pas de panique, c’est dans ces allers-retours qu’on se construit.
La Violence
J’occupais un emploi d’éducateur, juste après avoir été diplômé, dans un Centre pour Adolescent. L’idée globale de ce centre était d’accueillir tous les enfants/adolescents que les autres organismes ne voulaient plus.
La violence “normale” était mêlée à des moments très agréables dans ce lieu de vie.
Seulement cette violence s’accentuait à vue d’œil, l’équipe étant aspirée dans une violence des enfants. Et cette équipe, dont je faisais partie, agissait en miroir avec une violence institutionnelle décuplée par l’effet de groupe.
Ma prise de conscience a été de me blesser en traînant un jeune homme jusqu’à sa chambre pour le “calmer” car il incitait un autre à fuguer.
Cela m’a en effet permis de travailler sur mes valeurs professionnelles profondes, et ainsi de bannir la violence de mon champ des possibles en intervention. Ainsi, dans cette lignée, j’ai décidé de m’éloigner du domaine de la Protection de l’Enfance, car j’avais le sentiment de tout faire sauf les protéger.
Ces points de réflexions font partie des nombreux autres que j’ai pu avoir dans ma carrière et que j’espère avoir encore.
Je suis curieux, quelles ont été vos prises de consciences professionnelles dernièrement ?